Résumé
C’est à une étonnante chasse au renard que se sont livrés Franco Limosani et Tanguy Dumortier. Loin d’une traque au fusil, leur poursuite ressemble davantage à une quête jamais terminée.
Si nos contrées sont particulièrement propices à l’observation de notre dernier canidé indigène, seules des années d’observation attentive permettent d’anticiper à ce point les habitudes d’un animal libre et sauvage. Point question donc de prises de vues aisées. Ici, comme ailleurs, Goupil sait déployer des trésors de ruse pour échapper à son ennemi héréditaire.
Au fil des saisons, des aubes et des crépuscules, Tanguy et Franco ont appris à les déjouer, non sans un respect profond. De ces rencontres inoubliables et moments privilégiés, ils nous rapportent, avec un talent certain, quantité d’images et de récits authentiques.
Déjouer le renard exige de le respecter
Février, fin de nuit. Le ciel s’éclaircit vers l’est, augurant une belle matinée. Dans les herbes givrées, je marche derrière l’ombre de Franco, sur les traces de goupil. « Pour commencer, avant de gagner la plaine, allons jeter un œil au bout de cette impasse ; un grand mâle erre souvent par là » me chuchote-t-il. Parvenus à l’endroit évoqué, comme par enchantement, un renard nous attend. Un peu plus tard : « Dans cette prairie là-bas, sur l’autre versant, on a de fortes probabilités d’observer un adulte en chasse. » Et effectivement, parvenus sur place, nous observons la flamme rousse ! Ensuite, bien après le lever du soleil : « Contournons cette haie et avec un peu de chance, la renarde sera couchée dans la prairie. » À notre arrivée, la renarde est là, roulée en boule à découvert, à une heure presque indécente ! « Dis-moi Franco, ne serais-tu pas un peu sorcier ? » s’interroge Philippe Moës, un autre photographe bien connu des amoureux de la nature et qui signe la préface de ce nouveau livre paru chez Weyrich édition.
« Non bien sûr, notre photographe ne parle pas aux renards… » s’empresse de répondre Philippe Moës. « Et même si incontestablement, la région est particulièrement propice à l’observation de notre dernier canidé indigène, seules des années d’observation attentive permettent d’anticiper à ce point les habitudes d’un animal libre et sauvage, précise-t-il. Point question donc de prises de vues aisées. Ici, comme ailleurs, goupil sait déployer des trésors de ruse pour échapper à son ennemi héréditaire.
Naturaliste et photographe talentueux, Philippe Moës sait de quoi il parle quand il évoque le travail de son ami Franco Limosani. Il sait combien la patience, la volonté et la persévérance sont indispensables pour obtenir des clichés d’une telle qualité. Leur nombre et leur diversité montrent à quel point notre jeune photographe arlonais est parvenu à percer l’intimité des renards. « Au fil des saisons, des aubes et des crépuscules, Tanguy Dumortier et Franco Limosani ont appris à les déjouer, non sans un respect profond. De ces rencontres inoubliables et moments privilégiés, ils nous rapportent, avec un talent certain, quantité d’images et de récits authentiques » termine Philippe Moës.
Après le renard, la rencontre avec le reporter !
« Je n’avais jamais vu de renards. Ou seulement dans le rayon des phares, la nuit le long des routes. C’était chaque fois une vision furtive, une rencontre décevante et incomplète. Puis j’ai croisé Franco », explique Tanguy Dumortier, journaliste à la RTBF. C’était pour un reportage sur les renards. Je devais passer quatre heures chez lui… j’y suis resté des jours entiers ! Son approche m’a autant fasciné que les renards rencontrés. Mettant mes pas dans les siens, j’ai juste suivi ses instructions pour assister à des moments inoubliables : la première sortie des renardeaux, la renarde allaitant ses jeunes, la sieste du goupil au soleil ou dans la neige… Chaque fois Franco fixait ces moments avec son appareil photo et je faisais le plein de souvenirs incroyables.
Rencontrer le renard comme il le fait tient à la fois d’un sport et d’un art. D’abord, il faut d’abord repérer l’animal, puis évaluer les chances de pouvoir l’approcher, choisir son itinéraire, se mettre à bon vent, courir, sauter les obstacles, ramper, ruser, reculer, recommencer, attendre et, finalement, capter la beauté de l’instant en une fraction de seconde.
Un jour, adossés à un ballot dans la lumière ocre de fin de journée, nous avons rêvé ce livre qui est entre vos mains, raconte Tanguy Dumortier. Nous avons voulu que chaque lecteur ait la chance de suivre Franco, qu’il puisse admirer le renard en chasse et s’endormir au milieu des renardeaux.
Une découverte au fil des saisons
Cet ouvrage se lit comme on vit une approche à petits pas : entrer dans l’intimité de la vie du renard se mérite. Il faut prendre le temps de le découvrir patiemment et commencer la lecture de cet ouvrage dans cet état d’esprit.
Ce livre est conçu comme une invitation, les auteurs prennent le lecteur presque par la main pour aller à la rencontre de goupil. Invisible et caché, notre renard n’est jamais loin, prudent comme un Sioux. Il faudra plusieurs jours pour remonter sa piste. Parviendront-ils à le surprendre ?
Au fil des pages, l’évidence apparaît : « Goupil nous observe depuis les premiers jours »… sans qu’il ne soit vu ! Mais le renard n’est pas ingrat, il récompensera ses admirateurs. Comme pour nourrir l’espoir, il laisse apparaître sa silhouette dans la lumière orangée du soir. Commence alors une série de rendez-vous plus ou moins convenus qui, au fil des saisons, laisseront au lecteur le bonheur d’une véritable rencontre avec un animal étonnant que l’on croyait connaître.
Bien au-delà d’une rencontre avec le renard, Franco Limosani et Tanguy Dumortier nous rappellent que la nature, même proche de nous, recèle encore bien des secrets et des trésors admirables. Rien ne sert de courir jusqu’à la savane africaine pour observer la grandeur et la beauté du monde animal. Tout est une question de patience, de volonté et, surtout, de respect.
Description
• Format : 25 x 21 cm
• Nombre de pages : 144 pages
• Reliure : cartonnée avec jaquette
Source et achat