De nouvelles légendes pour un max de show
Never change a winning formula. On ne change pas une formule qui marche. Pour sa septième édition déjà en Historic, les Legend Boucles de Spa qui se dérouleront le samedi 18 février prochain proposeront à nouveau un plateau exceptionnel.
Plus de 350 engagés
Malgré les effets de la crise mondiale se faisant de plus en plus cruellement ressentir, les organisateurs ont à nouveau battu des records. Alors que, pour diverses raisons, on pouvait s’attendre à une baisse au niveau du nombre d’inscriptions, le cap des 350 engagés a, comme l’an dernier, encore été dépassé. Avec exactement 353 bulletins rentrés (soit à 12 équipages du record absolu de 2011), Spa fait 10% de mieux que le Monte-Carlo Historique. Et, si les forfaits ne sont pas trop nombreux, peut encore espérer battre le chiffre incroyable de 317 partants d’il y a douze mois. Tout cela en tenant compte qu’il a fallu limiter à 150 le nombre de concurrents en Classic (50 km/h de moyenne) afin d’éviter que le rallye se « morde la queue ». Voilà qui devrait assurer plus de 10h de spectacle lors des « Regularity Test » à parcourir deux fois.
Première pour l’ex-champion du monde Didier Auriol
Comme la quantité, la qualité sera également assurée avec, comme le veut une tradition historique aux Boucles, la présence de quelques pointures étrangères. Après plusieurs vaines tentatives les années précédentes, on a toutefois réussi à convaincre le champion du monde WRC 1994 Didier Auriol à sortir de sa retraite. Le « chauve qui peut » français a accepté notre invitation aux commandes d’une véloce Ford Escort BDA Groupe 4. Lauréat de vingt manches du mondial (ce qui le place toujours au 7e rang absolu), l’ex-ambulancier de Millau ne compte qu’une participation dans notre pays : à Ypres en 1988 au volant d’une Ford Sierra Cosworth. Il découvrira donc la région spadoise avec pour guide son ami et ex-équipier Denis Giraudet, lauréat ici en 1994 avec François Chatriot.
Bjorn Waldegard en Ferrari 308 GTB Gr.4
Si Didier Auriol constituera assurément l’une des principales attractions de cette 54eme édition, il devra partager la vedette avec un autre ancien champion du monde. Au départ pour la cinquième fois, comptant deux victoires et une deuxième place, le vieux crocodile suédois fait désormais partie des habitués des Boucles. Vainqueur du dernier Safari Rally en compagnie de son fils, Bjorn Waldegard étrennera une flambant neuve Ferrari 308 GTB Gr.4 que le passionné Christophe Jacob a échangé contre son ancienne Mazda RX7 Gr.B. Une voiture d’exception, propulsée par un mélodieux V8 frappé du Cheval Cabré, que l’on n’a encore jamais entendu hurler dans les forêts spadoises. Une copie conforme de la Groupe 4 imposée à Ypres par Jean-Claude Andruet en 1981 et montée sur le podium avec Francis Vincent deux ans plus tard. Toujours en quête de son premier succès spadois, amoureux de l’épreuve, l’expérimenté Stéphane Prévot en partagera le très exigu habitacle avec un sexagénaire qui « sait toujours mettre des gaz ».
Qui est le pilote mystère ?
Au niveau sonore, la Ferrari rivalisera avec la Mazda RX7 Groupe B du « Pilote mystère ». Montée pour la troisième année, on espère cette fois que cette sympathique opération toujours très médiatisée connaîtra un peu plus de succès sur le plan sportif. Alors qui succèdera à François Chatriot et Henning Solberg dans cette spectaculaire japonaise à moteur rotatif encore troisième l’an dernier avec Marc Duez ? Mystère… Des indices seront dévoilés quotidiennement jusqu’à la veille de l’épreuve sur un site spécial réservé à cet effet. Alors à vos pronos.
Audi Quattro, Nissan 240 RS, Maxi 5 Turbo, Mitsubishi Lancer Turbo
Si la Ferrari constituera incontestablement la grande nouveauté, on se réjouira aussi de revoir, pour la première fois dans la version Legend, quelques anciennes bête de rallye comme la vraie Audi Quattro S2 Gr.B de l’Allemand Thomas John, la Nissan 240 RS Gr.B du Français Dellys, la Renault 5 Maxi aux couleurs Philips d’un amateur espagnol ou la Mitsubishi Lancer Turbo de 1982 de Guy Colsoul (associé à son fils Tom, récent lauréat du Dakar en catégorie camion) faisant l’amitié à Alain Lopès de revenir disputer son rallye. Toutes des voitures originales qui bénéficieront d’un bon numéro afin de faire vibrer les passionnés.
Le Français Jullien (Citroën Visa 1000 Pistes ex-Dorche), Fifi Néri et Georges Biar sur la superbe Fiat 124 Spider alignée par les élèves du Forem, l’inusable Jean-Pierre Van de Wauwer (Lancia Beta Monte-Carlo), Francis Listrez (Skoda 130 Gr.B), Hubert Deferm (BMW 323i Gr.2), René Franchi (Triumph TR7), Bouillon (Fiat X1 Prototype), le Français Chiaravita (Talbot Samba Gr.B) , François de Spa (Mini) ou le Flandrien Van Haverbeke (Mercedes 500) participeront à l’originalité d’un plateau toujours composé en majeure partie de Porsche, Ford et Opel.
Duval, Thiry, Stouf, Van Woensel, Demaerschalk and co sous bonne Escort
Avec une soixantaine de voitures engagées, l’Escort reste la voiture de rallye historique type. La victoire surprise de Stouf l’an dernier a fait des émules. Ainsi, trois autres pilotes de pointe ont opté pour une Escort MKI bénéficiant d’un coefficient correcteur d’année avantageux.
Ce sera notamment le cas de François Duval qui, pour sa cinquième participation consécutive, a été séduit par l’efficacité de la MKI BDA testée début janvier en Espagne et alignée par le team ASM. En tête l’an dernier au moment de son abandon sur panne électrique, « Dudu » est bien décidé cette fois à inscrire son nom au palmarès de l’épreuve. Tout en soignant bien sûr le spectacle.
Avec un moteur 8 soupapes préparé en France par l’équipe de Solo Concept, Bruno Thiry sera certes barré en puissance. Tout comme l’espoir Kevin Demaerschalk sur la voiture paternelle. Mais avec les pneus neige obligatoires pour tous et en toutes circonstances, cet handicap pourrait être gommé en grande partie.
Face aux MKI, les plus récentes MKII BDA seront présentes en nombre. Les Chris Van Woensel, Johnny Vanzeebroek, Arnaud Clause, le Néerlandais Doctor, Wim Soenens, Christian Kelders, Julien Elleboudt ou Fred Bouvy trouveront en Didier Auriol une belle référence. On notera aussi la présence sur une voiture de la marque à l’ovale bleu du dernier héros des 500 Miles d’Indianapolis Bertrand Baguette, de retour avec son papa Marcel, de Johnny Delhez (un habitué du Top 10), Damien Chaballe, du très spectaculaire allemand Kleinwachter (rappelez vous de lui en national avec son M3 constamment à l’équerre), de notre as du GT World Maxime Martin et des journalistes Xavier Daffe (Le Moniteur de l’Automobile) ou Thierry Wilmotte (Le Soir).
Snijers, Duez, Van de Poele, Gaban, Timmers et Munster en Porsche
Les représentants de Porsche ne seront pas en reste. La grosse SCRS de Delahaye vendue, Patrick Snijers retrouvera les commandes de la plus ancienne version utilisée par François Duval l’an dernier. Comme à la grande époque des « Mousquetaires », le septuple champion de Belgique visant un 9e succès spadois croisera le fer avec son rival Marc Duez retrouvant le volant d’une voiture de Jacques Castelein avec à sa droite le président du RACB, François Cornelis.
Quintuple vainqueur des 24H de Francorchamps, Eric Van de Poele reste, lui, fidèle à la grosse Porsche Groupe 4 avec laquelle il a roulé les deux dernières années.
Pascal Gaban, une autre légende des rallyes belges, est lui de retour sur la voiture qui l’a rendu célèbre grâce à un titre national. Une Porsche Groupe 3 issue des ateliers de Delahaye avec laquelle il pourrait jouer le podium final. Ce sera également l’objectif des anciens vainqueurs Bernard Munster et Marc Timmers, pour la première fois sur une 911 de 1970.
Parmi les belles et nombreuses bonnes 911, on découvrira avec plaisir celle du Britannique Redhouse, du toujours spectaculaire Timothy Van Parijs, de l’ex-champion du monde d’équitation Félix-Marie Brasseur, de l’ancien champion de Belgique Xavier Bouche, du patron de Kronos Edouard Mondron, du multiple champion provincial Raymond Horgnies, des époux Melse toujours placés, du respectable vétéran Chavan ou la 914 de Daniel Reuter.
Cherain, Lareppe, Bergsteyn et Mourgues en Opel
Avec une plus grande place rendue au pilotage et moins aux chevaux, n’oublions pas non plus pour le Top 10 les Kadett de Cédric Cherain, José Lareppe et du Néerlandais Bergsteyn ni les Ascona de Verschueren et du Français Mourgues.
Enfin, parmi les habitués, citons encore les pistards Vincent Radermecker (Volvo), Steve Vanbellingen (BMW 2002), Guino Kenis (BMW 2002), Didier Noirhomme (BMW 2002), Raphael Van der Straten (Ford Mustang) ou Armand Fumal (Kadett), la Toyota Corolla de Cédric de Cecco ou l’Opel Manta se partageant les ex-champions de Super Motard Gérald Délépine et Eddy Seels.
Voilà avec une grosse quinzaine de candidats au Top 3 et une centaine de pilotes estimant devoir bénéficier d’un numéro dans les trente premiers, difficile d’établir un pronostic fiable. Mais au final, le résultat n’a que très peu d’importance. L’objectif pour la majorité des participants aux Legend doit rester de se faire plaisir et d’en donner à un public que l’on attend encore par dizaines de milliers.