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    Musée de la photo à Charleroi : IZIS

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    Musée de la photo à Charleroi : IZIS Empty Musée de la photo à Charleroi : IZIS

    Message par ROLA

    Izis

    A travers les archives photographiques de Paris Match, 1949-1969

    29.9.07 > 13.1.08



    «Et ce qu’il voit est beau
    Et ce qu’il sait est si vrai
    Que bien peu peuvent le voir...
    Jacques Prévert

    L’œuvre d’Izis s’inscrit dans le courant de ce que l’on nomme la photographie humaniste qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, va donner de l’homme une image positive et optimiste. Cette photographie généreuse qui magnifie la dignité humaine s’épanouit principalement en France avec Robert Doisneau, Edouard Boubat, Willy Ronis, Brassaï, Janine Niepce, Sabine Weiss...

    Izis arrive en France en 1930, fuyant la misère de son pays, la Lituanie, où il est né en 1911.
    Il y a appris le métier de photographe, s’intéressant à la vie quotidienne de ses compatriotes. Paris est la ville des peintres qu’il admire, les impressionnistes, c’est aussi la ville des exilés, artistes, écrivains, photographes : Germaine Krull, André Kertész, Horst P. Horst, Ilse Bing...

    Il est d’abord employé au studio Arnal dont il deviendra ensuite le gérant. Il y est portraitiste, photographie les bébés, les communions, les mariages, réalise aussi des portraits à la façon des Studios Harcourt qui transfigurent en beautés intemporelles les personnes les plus ordinaires. Lui que, déjà petit, l’on appelait le «rêveur» est dans son élément. La photographie est son gagne-pain et il continue à s’adonner à sa passion, la peinture, qu’il pratique depuis toujours. Il se réfugie à Limoges durant la guerre et transforme son nom, Israël Bidermanas, en celui d’Izis qui restera son pseudonyme de travail. Il s’engage dans la Résistance et photographie à la Libération les maquisards de Grammont. Cette série, qui connaît un grand succès, marque un tournant dans sa vie et son œuvre.
    De retour à Paris, il fait la connaissance du peintre surréaliste Oscar Dominguez, exilé comme lui. Izis, jusque-là solitaire, ignorant les milieux artistiques et les photographes créatifs, rencontre Brassaï, Eluard, Laure Albin-Guillot, Emmanuel Sougez...
    En 1946, il expose ses portraits et vues de Paris à la galerie La Boétie. En 1949, il est engagé dans l’équipe de Paris Match relancé après une interruption de neuf années par son fondateur, Jean Prouvost. Magazine illustré fondé en 1938 sous le titre Match, il s’apparente au magazine américain Life créé en 1936 et fait connaître à un très large public (plusieurs millions d’exemplaires) l’actualité dans le monde mais aussi la vie au quotidien grâce à de très nombreuses photographies.

    Izis va y travailler jusqu’en 1969, traversant ainsi l’âge d’or du magazine avant que la télévision ne le supplante, avant aussi l’escalade vers des images de plus en plus sensationnalistes.
    Izis, durant ces années, a la liberté de choisir ses sujets. Il photographie Paris qu’il aime tant et quitte peu, les gens, avec simplicité et émotion.
    «Je voudrais atteindre dans la photographie au plus de simplicité possible, je voudrais que la technique ne soit pas visible, que le spectateur ne se pose pas la question : comment a-t-il fait ?»
    La souffrance l’effraie, comme ses collègues Boubat, Ronis et autres. Comme l’écrit Pierre Borhan, «Il préfère choyer les amants d’un jour que les Macbeth d’une nuit» et d’ajouter si justement : «Homme calme, Izis rend discrète son émotion et légère sa mélancolie».

    Loin du documentaire, Izis est à la recherche de la beauté et de la poésie derrière les choses. «Sur une mauvaise photo ou une photo documentaire, vous voyez tout de suite tout. Et rien de plus. Une bonne photo, vous la regardez longtemps et vous trouvez toujours plus de choses».
    Très vite, il devient comme il le disait lui-même «le spécialiste de l’endroit où il ne se passe rien». Avec pudeur, respect et humanité, il va témoigner d’un monde de tendresse et de douceur à travers ses vues de villes, ses portraits, les cirques qui le fascineront toujours. Il publie son premier livre en 1950, Paris des rêves, avec une préface de Jean Cocteau, un succès considérable, suivi en 1951 par Le Grand Bal du Printemps, avec son ami Jacques Prévert, puis Charmes de Londres en 1952...
    D’autres seront publiés jusqu’en 1977. Le dernier Paris des poètes est de nouveau préfacé par son ami poète.
    Après ses années Paris Match, il se consacre de plus en plus à son œuvre personnelle. Il expose à Paris chez Agathe Gaillard, à la galerie Vogel à Berlin, à New York à la Carlton Gallery, au Musée de la Photographie en 1989.
    Izis est décédé en 1980. En 1978, il était, avec Lisette Model et William Klein, invité d’honneur aux Rencontres Internationales d’Arles.

    Marc Vausort, Conservateur



    L’exposition, produite par la Maison de la Photographie Robert Doisneau de Gentilly (Paris), propose des photographies inédites, extraites des Archives de Paris Match, sous le commissariat d’Annie-Laure Wanaverbecq, auteur également d’une étude dans le catalogue reproduisant l’intégralité des images de l’exposition.

    Site du Musée de la photographie
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